mardi 19 janvier 2016

Insomnies

Je viens de rêver. J'ai rêvé que je dormais. Ça m'a réveillé.
On a tous dans la famille (le cliché voudrait que ce soit un oncle) quelqu'un de pervers, collant, lourd, qu'on imagine passer à la télé sur France 2 en deuxième partie de soirée dans Faites entrés l'accusé pour le viol  d'une quinquagénaire et de 3 labradors. Une personne qui donne envie de s'enfermer sous un évier et de se frapper la tête contre la tuyauterie tout en buvant du liquide vaisselle ou de jeter femme et enfants dans le feu (pas le chat je l'aime trop). Ses remarques sont affligeantes (souvent racistes, homophobes ou misogynes) . Si vous avez ce type de personnage dans votre famille, je le trouve comparable à une insomnie. Et devinez qui passe ses nuit dans mon lit ? Si vous pensez à mon oncle vous êtes des gros dégueulasses. Non lui fort heureusement je ne le croise qu'une fois par an. Mais je perds pas espoir qu'il meure d'une année sur l'autre. Y a bien un cancer ou une bagnole qui va lui faire fermer sa gueule.
Je passe donc mes nuits sans dormir à rêver d'un bel avenir. Oui je me sentais obligé de citer Michel Berger #lagroupiedupianiste. Depuis quelques années j'ai décidé de trouver l'insomnie pratique et de m'en servir de justificatif pour toutes mes virées nocturnes solitaires alcoolisés. Un peu comme si j'étais allé chez le docteur et que sur l’ordonnance il avait écrit "alcool et putes sans limites de dosage à chaque crise, à renouveler autant que nécessaire". J'étais vraiment allé chez le médecin mais il m'avait juste noté du primpéran et du doliprane. Cet incompétent savait soigner les gueules de bois mais pas les insomnies, il avait une solution pour les troubles qu'engendraient ces nuits d'éveil non contrôlés mais pas pour le trouble lui-même. Un peu comme si votre assureur vous disait qu'il ne pouvait pas pas payer les réparations de votre voiture mais qu'en cas d'accident grave vos frais d'obsèques sont couverts.
Quand je passe une nuit sans fermer l’œil, je réfléchis beaucoup, ce qui m'empêche probablement de m'endormir. Je réfléchis à tout ce que je pourrais faire de ma vie si j'étais moins minable. Au lieu de ça je me lève le matin pour aller bosser la gueule plein de cernes et les yeux éclatés comme un toxico un soir de rave. La journée au bureau je suis trop fatigué d'avoir réfléchi au lieu de dormir pendant la nuit pour réfléchir du coup je m'endors.
La dernière fois j'ai même rêvé que mon patron me virait. Depuis je fais des siestes... à pôle-emploi.